e-Privacy: les débats s’intensifient. Qu’en penser en tant qu’annonceur ?
Cette semaine pleine page dans les journaux relayant une lettre ouverte adressée aux autorités européennes à propos du règlement « e-privacy » . L’initiative est supportée notamment par les médias et acteurs de la publicité digitale.
En tant qu’annonceurs que penser de cette directive ?
Nous sommes tous occupés à mettre à plat nos processus de gestion des données personnelles et veiller à la conformité GDPR. La plupart découvrent le sujet, pataugent dans les interprétations des textes, commencent seulement à prendre conscience de la complexité du sujet. Une nouvelle industrie de l’accompagnement et du conseil s’est mise en place en brandissant l’épouvantail des sanctions. Et voilà que déboule dans l’arène le Loup-garou e-Privacy. La seconde vague du tsunami règlementaire.
C’est un sujet lié au premier (GDPR) puisque l’on y traite de consentements, de collecte de données comportementales via des cookies, pixels cachés java scripts ou autres méthodes assimilables. Ce serait donc utile de savoir plus précisément à quoi s’en tenir afin de pouvoir traiter globalement le sujet des interactions avec nos audiences, tous canaux et toutes méthodes confondues.
Malheureusement ce ne sera pas le cas. L’incertitude va encore se prolonger de nombreux mois. Alors que faire ?
Je vous livre quelques réflexions personnelles
1. Assurez-vous dès demain de couvrir le sujet du consentement explicite relatif à l’usage des emails au sein de votre projet GDPR. Etendez le sujet à l’usage des numéros de mobiles et numéros de téléphone classiques si vous prévoyez d’utiliser des méthodes prédictives ou des automates pour générer des appels ou déposer des messages vocaux. Anticipez la montée en puissance de règles nationales plus contraignantes, notamment sur le sujet double opt-in (email). Attention les solutions CRM du marché n’ont pas été conçues pour traiter nativement ces sujets. Assurez-vous de faire les bons choix de paramétrage !
2. Pourquoi tenter de forcer la porte de consommateurs qui se sentent agressés par les démarches publicitaires ? Organisons nos espaces digitaux en conséquence. Un espace léger et simplifié à ceux qui ne souhaitent pas laisser de traces de leur passage d’un côté et des espaces personnalisés et plus à forte valeur ajoutée à ceux qui vous font confiance et donnent leur consentement à une entrée en relation et le début d’une relation personnalisée.
3. C’est l’occasion de développer des portails réservés à nos membres (la communauté des personnes qui nous auront gratifiées de leur consentement explicite et éclairé). Nous aurons l’occasion de les choyer avec des services personnalisés et pertinents. Soignons donc particulièrement nos processus d’embarquement de nouveaux membres (Onboarding).
4. Répartissons nos budgets autrement. Investissons dans des contenus à valeur ajoutée plutôt que dans de la publicité non ciblée. Consacrons plus de ressources à une présence adaptée sur les médias sociaux (là où nos audiences passent du temps).
5. Concevons et testons dès maintenant des méthodes de retargeting plus pertinentes.
6. Redécouvrons les vertus du marketing direct postal. Son coût unitaire élevé nous invite à concevoir des approches ciblées et créatives. A redécouvrir les vertus des tests.
Bonne réussite dans la mise en oeuvre de vos projets
Eric
Voici quelques liens sur le sujet:
https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/proposal-eprivacy-regulation
https://www.iabfrance.com/contenu/actus/eprivacy-publication-du-rapport-du-cge
http://www.cbnews.fr/digital/e-privacy-un-projet-de-texte-europeen-conteste-a1041095